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Des mots à l'image
28 août 2008

Jour de pluie ..sur Ulaan Baator

1_mongolie_pluie

Photo de xxxx et texte de Dane....

Toujours le soleil et au-dessous des nuages l’immense floconnement jusqu’au fond de l’horizon. Un été perpétuel avec sous son toit la misère des favélas, les petites yourtes de feutre ou les cabanes de tôles dans leurs enclos de bois, la pluie comme un rideau trace droit sa ligne et la rue se transforme en torrent.

Les klaxons des voitures qui se doublent en tous sens et l’eau qui monte à mi-portière. Le cloaque des rues qui s’épand. Une femme solitaire, mouillée, trempée rassemble ses innombrables sacs où se cachent ses trésors. Des cheveux noirs défaits, des gouttes de pluie sur les rides d’un visage émacié. Des yeux où se lit sa détresse et ses maigres haillons qui l’habillent de rien.

Des voitures qui vrombissent dans un jaillissement d’écume et qui noient les passants. Des essuie-glaces qui n’en finissent pas de laver cette pluie diluvienne. La ville surgit dans un déluge d’eau après l’aridité totale du Gobi.. Ainsi va la vie un jour d’orage à Ulaan Baator

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Commentaires
M
Et bien, ce n'est pas rien un jour de pluie dans cette région!
M
La pluie était tombée ce jour-là comme souvent au cours des mois d'été, sous forme d'une averse orageuse: cerains quartiers avaient été quelque peu inondés, faute d'évacuation naturelle de l'eau compte tenu de la configuration de la ville, mais pas l'élégante Enkh Taivan Orgön Cholöön ( Peace avenue ) de la photo où se trouvent bâtiments administratifs, ambassades étrangères dont celle de France, place imposante du Parlement et grands magasins.<br /> <br /> Les gens se pressaient pour se mettre sous les abri-bus tandis que les 4x4 dernier cri, en nombre impressionnant, faisaient jaillir des gerbes d'eau.Le ciel était bas, laissant à penser que le soleil avait déserté la ville pour le reste de la journée.<br /> <br /> Pourtant, quelques heures après, il faisait à nouveau son apparition, asséchant peu peu avenues et ruelles et l'animation quotidienne reprenait son cours : va et vient vrombrissant des véhicules, ballet des bus jetant sur le trottoir leur cargaison de passagers, aussitôt remplacée à l'intérieur par une nouvelle vague empressée d'hommes, de femmes et d'enfants, de tous âges et de toute conditions, trottoirs envahis par une population en mouvement perpétuel, à l'instar de nos grandes villes. <br /> <br /> Loin de l'image traditionnelle d'une Mongolie de carte postale, Oulan Bator présente les carctéristiques d'une ville moderne, à l'architecture d'influence soviétique, avec les classiques bouchons le long de ses artères, l'agitation des policiers aux carrefours pour essayer de faire respecter des règles de circulation plus qu'approximatives, les grands magasins occidentalisées avec même quelques boutiques de luxe qui n'ont rien à envier - ou si peu - à nos centres commerciaux.<br /> <br /> Dans les rues, point de haillons : des gens aux tenues certes modestes, parfois empreintes d'une certaine élégance toute locale, côtoient, loin de l'image d' Epinal du mongol en "dell" ( le costume traditionnel ), jeunes filles au look branché : mini-jupettes, chaussures à talons aiguilles démesurés, coiffures occidentalisées et jeunes gens en jeans et tee-shirt dernier cri, le tout fortement customisé à l'américaine !<br /> Quelques mendiants, empreints cependant d'une certaine dignité, espèrent l'aumône de quelques "tugrik" ( la monnaie locale ) et on note pléthore de petits métiers : vendeurs d'un lot restreint de tomates, disposés à l'arrière de leur véhicule en stationnement, dépositaires de téléphones ambulants ( et oui, on peut téléphoner dans la rue à partir de ces mini standards improvisés ), cireurs de chaussures, collecteurs de bouteilles et de canettes usagées, vendeuses à l'étalage de fruits venus pour l'essentiel de Chine mais aussi , boutiques d'articles et de vêtements en cashmere ( les petites chèvres du même nom produisent chacune annuellement 300g de ces précieux poils si recherchés pour la confection de luxe ), magasins pour touristes ( souvenirs pas toujours du meilleur goût , tout comme chez nous ) et fin du fin, sur Peace Avenue, une boulangerie française " chez Michelle" ( cela ne s'invente pas ) qui nous a régalé d'une merveilleuse crêpe et d'un capuccino digne de ce nom !<br /> <br /> La ville se révèle être cependant un chantier gigantesque où fleurissent grues, chantiers en tous genres, ruelles éventrées de tranchées, et même le quartier de notre hôtel, qualifié " de luxe" par un certain "petit futé", n'a pas échappé à la règle : vue sur des buildings en devenir, empaquetés à la "Christo" de bâches de couleur et sur lesquels flotte le drapeau national et son "soyombo" , symbole national de la fierté mongole ( figure stylisée des grands principes de la vie : prospérité dans le passé, le présent et le futur,défaite de l'ennemi, stabilité, justice, honnêteté, dynamisme, ying et yang, fermeté et force, lune et soleil qui symbolisent le "grand ciel" ). Vue également sur une "ger" traditionnelle, campée à côté de la maison de son propriétaire, témoignage de l'attachement de la population à ses origines nomades. <br /> <br /> A flanc de montagnes, s'agglutinent de toutes parts un nombre hallucinant de "gers" blanches, bidonvilles de fortune : chaque ville cache sa misère, ici comme ailleurs, dans la périphérie où le touriste ne s'aventure pas, qu'aucun guide local ne mentionnera, sans doute par fierté, dans sa description enthousiaste de la cité. Là, c'est le monde des oubliés, de ceux qui ont répondu à l'appel des sirènes de la civilisation moderne. Croyant à un nouvel Eldorado, ils ont abandonné la vie nomade, certes rude et modeste, mais assurée qu'elle était de la solidarité familiale et d'une hospitalité légendaire, pour ne trouver là que pauvreté,chômage, inconfort, insalubrité, alcoolisme...<br /> <br /> Quelle est donc loinla Mongolie des grands espaces telle que je l'ai rêvée ! trouver, à l'autre bout du monde, ce que j'ai fui ! Heureusement, quelques jours plus tard, mon rêve deviendra réalité ! Qu'il me soit permis de vous le faire partager !
F
Oui, où on regarde ailleurs ...
G
plus on s'approche de la misère plus on trouve que la pluie mouille.<br /> il faut être riche pour se payer le luxe de trouver du charme au mauvais temps
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