20h03
Des mots pour chasser le silence du soir, des mots pour dire la ville noire aux lumières clignotantes, des mots en vrac pour les émotions du matin, pour le givre accroché à l’herbe drue des près, pour les traits de soleil au travers des feuillages, pour l’amour qui s’éteint sur fond de Christmas’song. Des mots d’ocre et poussière pour tracer sur la roche les rêves égarés, pour cerner un sourire. Des mots pour combler le vide et créer la présence. Des mains ouvertes sur une aube inconnue quelques secondes avant, des mots pour se croiser, s’égarer, se retrouver, des mots petit poucet pour dérouter les ogres, des mots diamants et nacres pour parer le destin. Des mots sucre-d’orge à fondre sous la langue. Des mots arc-en-ciel comme les tapis d’orient, Des mots ascensionnels comme des cerfs-volants pour porter leurs notes aux confins des frontières.
Divaguer sur les mots, c’est ma chanson du soir, celle qui donne forme aux riens d’une journée, qui redimensionne un monde sans mesure, qui exorcise les trous de vide et sème des images aux revers des paupières.