Un tableau et des mots.. oeuvre de Francesco Pagni, accompagnée de mes mots.
Dans le cadre d'une collaboration peinture et mots, voici le tableau de Francesco Pagni accompagné de quelques lignes écrites par mes soins. Vous pouvez retrouver cette oeuvre sur son blog :
http://blow-up-blog.over-blog.com/
Une complicité entre un tableau et l’écriture, des mots pour accompagner la peinture.. une collaboration où ils se plaisent à suivre les couleurs, à saisir le suggéré et les non-dits. C’est ce chemin de découverte mutuelle que nous avons choisi de prendre, Francesco et moi..L’artiste propose et dans l’envolée des couleurs et des textures, je cherche l’essence ou les sens de l’image, tout ce qui est caché mais qui m’apparait comme une évidence…une introspection de l’âme de l’Autre à travers sa peinture ..
« Histoire dans un tableau » sera cette série-duo, une sorte de valse entre image et mots.
Dans l’écossais des jaunes se cache l’immense fresque de l’Afrique, une fenêtre ouverte, tel un écran de vie où les bras et les jambes se tendent et s’enchevêtrent, une danse des corps entrelacés sur ce ciel bleu et or, une transparence faite de suggestion, de stigmates de lettres.
Le souffle chaud du vent échevelle les chevelures, le sable se mêle au feu pour bruler de combustions ésotériques. Un monde en mutation, irréel et sensuel masqué de trous rouges comme autant d’yeux voyeurs !! Le masque noir s’est percé du rouge de l’interdit, ne pas voir et pourtant se laisser porter par cette musique du toucher, glisser sur le bleu nuit du tissu, sur l’ocre doux des formes, sur le jute et ses taches fuchsia qui l’éclairent, sur le fil de fer bleu..se laisser guider sur la pente du rêve, déraper son plaisir sur la tôle bosselée qui ouvre le tableau..et plonger tout entier dans le suave de l’Afrique… une Afrique éclatante de lumière et d’ambigüités..où le jaune et le brun s’affrontent, où les luttes pour la survie s’explosent en combats singuliers…je vois dans le déchainements des lignes emmêlées ces combats de l’Afrique mais les tiens aussi, ton approche furtive, ta crainte que tout finisse brusquement.
Tu entoures l’image de cadres illusoires, tu l’enfermes dans des plans successifs, mais tu ne peux empêcher ton élan, ni celui de l’Afrique qui t’appelle et te trouble.
Je ne retiendrai derrière mes paupières closes, que cette profusion de jaune qui coule de tes doigts, des images sauvages qui dansent sur des flammes, une fresque gigantesque qui viendrait orner les cathédrales du temps.
Dane-Alivia